Sécheresse : la campagne s’embrase

La saison des feux de végétation se poursuit dans l’Indre. Les erreurs humaines sont vraisemblablement à l’origine de ces incendies.

Juillet 2017 : sur les réseaux sociaux Facebook et Twitter, un message, des plus brutal est lâché par les sapeurs-pompiers de l’Hérault : « Ce petit geste qui fait de vous un gros con ». La photo représente un mégot de cigarette fumant en bord de route. Et ces derniers jours, dans l’Indre, il se pourrait que le message soit à répéter. Les sapeurs-pompiers sont intervenus sur tout le territoire, lundi, pour étouffer neuf incendies. Hier, trois départs de feu ont eu lieu à Chaillac, Martizay et Parnac.
La sécheresse sévit encore dans l’Indre et le sol est des plus secs. « On est au-delà des moyennes habituelles pour la première moitié de septembre. La saison a été décalée, juin a connu moins de feux », commente le lieutenant-colonel Sébastien Bourdin, chargé des opérations du Service départemental d’incendie et de secours (Sdis).
Mêmes précautions que dans le Sud sauf que courant juin et juillet, des activités agricole peuvent être à l’origine des départs de feu : des étincelles créées par le frottement des silex ou des engins agricoles en surchauffe. « On a déjà des soucis de fourrage, si en plus ça brûle, ça devient problématique », explique Robert Chaze, président de la Chambre d’agriculture de l’Indre. Ces derniers jours, les départs de feu n’ont pas lieu en plein champ mais en bordure de routes ou dans des haies. La source, si elle n’est pas certaine, est plus que probable : des mégots jetés par la fenêtre d’une voiture.
Les cendres incandescentes peuvent rapidement mettre le feu au bas-côté. « En ce moment, il n’y a même pas besoin de vent pour que ça s’embrase. » Les consignes les plus strictes s’appliquent. Les brûlages sont de toute façon interdits jusqu’au 1er octobre (lire par ailleurs) et l’avis du Sdis, pour tout feu, doit être demandé. C’est ainsi que dernièrement, des avis négatifs ont pu être donnés, pour des feux d’artifice, en raison du trop grand risque d’embrasement. « Dans le Sud, de mai à octobre, on applique des consignes de prudence. On se met aussi à les appliquer dans l’Indre », détaille le chargé des opérations.
Côté mobilisation de secours, les effectifs ont pu répondre. « La sollicitation opérationnelle est supportable. La période de vacances est passée, les volontaires sont plus nombreux, on peut répondre soit avec des pompiers professionnels postés, soit avec des volontaires mobilisables. »