Inondations crues importantes

Sinistres graves

Département de l’INDRE

à ARGENTON-SUR-CREUSE et LE BLANC

les 4 et 5 octobre 1960

IMPORTANTES INONDATIONS Dans le département de l’INDRE
La crue centenaire du 4 et 5 Octobre 1960 à Argenton- Le Blanc

« Le Barrage d’EGUZON alimenté par « La Creuse »  et ses incidences sur les crues»

Commencé en 1922, le barrage hydroélectrique d’Eguzon a été mis en service en juin 1927. D’une contenance de 55 millions de m3 d’eau, il sera vidé en 1967 et 1988 pour contrôle et travaux. Il produit 72 000 kiloWatts/heure. En période normale d’exploitation, la retenue d’eau varie entre 1,50m et 2m. Ce vénérable ouvrage,  a fait l’objet, en 1988, d’un certain nombre de travaux d’entretien et de rénovation. Il avait été installé, lors de ces travaux, un organe destiné à évacuer les crues. En temps normal, il est évacué 150 m3/seconde. A partir de 200 m3/seconde, l’alerte des autorités via les riverains est déclenchée.

ARGENTON 4 et 5 Octobre 1960.

Si le temps efface bien des choses, les Argentonnais, eux, n’ont pas oublié les inondations des 4 et 5 Octobre 1960. Quarante ans après, ceux qui ont vécu les événements ont toujours en mémoire le scénario de ces journées noires génératrices d’importants dégâts puisque certains riverains furent sinistrés à cent pour cent. Le préjudice fut long à éponger et la plaque apposée rue Grande pour pérenniser cette « crue du siècle » constitue pour les passants un lancinant refrain.

Le matin du 4 Octobre, le niveau de l’eau de la creuse était normal. Des pluies ininterrompues depuis de nombreux jours ont fait monter très rapidement le niveau de l’eau alimenté également par les cours d’eau de « la Bouzanne », le « Bouzanteuil » et « Brion ». Compte tenu du niveau au barrage d’Eguzon, pour des raisons de sécurité il a été nécessaire de libérer 400 puis 520, enfin jusqu’à 1100m3/seconde. De ce fait et à partir de 14h00, le niveau de l’eau est monté très vite, nous avions quarante centimètres d’eau dans les rues. La situation allait par la suite rapidement s’aggraver, et à 19h00 la cote atteignait sept mètres. Les commerçants, dont de nombreux riverains, tentaient de sauver ce qu’ils pouvaient mais la montée des flots était telle que les rez-de-chaussée se trouvaient littéralement envahis. Les vitrines éclataient et, les meubles et marchandises partaient au fil de l’eau. L’apogée de la crue s’est située le 5 octobre à 1h00 du matin. Au terme d’une nuit d’angoisse, les Argentonnais découvraient un triste spectacle : la creuse était montée dans les rues jusqu’à 2 mètres et la ville privée de gaz, d’électricité et de pain pouvait être qualifiée de cité fantôme. Commerçants et entreprises sinistrés, écoles fermées pendant plusieurs jours.

Après la décrue, l’activité quotidienne ne devait reprendre que progressivement après de nombreuses semaines étant donné l’ampleur des dégâts. Plusieurs mois ont été nécessaires pour revenir à une situation quasi normale et le bilan des dégâts était considérable.

LE BLANC 4 et 5 Octobre 1960.

Cette brusque montée des eaux allait être ressentie rapidement le long du cours d’eau, à Saint Gaultier, puis Rivarennes, enfin dans la région Blancoise. L’ensemble des sapeurs-pompiers du corps départemental était en alerte et ont participé rapidement aux opérations de protection des biens mais également de transporter les personnes isolées par la crue dont certaines étaient réfugiées au 1er étage de leur habitation, vers des zones sécurisées et centres d’accueil et d’hébergement. En soirée, on estimait au moins 200 personnes complètement sinistrées par la présence d’eau dans les habitations. La cote était de 3,52m à 18h00 (cote d’alerte largement dépassée) puisqu’à partir de 1,95m l’eau commence à envahir les rues, ce qui inquiétait la population Blancoise en particulier les riverains de la creuse. Toutes les voies de circulation, y compris la RN 151 était coupée au niveau du lieu dit « Scoury ». La «  creuse » noyant dans les quartiers bas de la ville toute les habitations y compris la Sous Préfecture, complètement isolée par la crue. De nombreux résidents ont été évacués par les embarcations des sapeurs-pompiers ainsi que les animaux bloqués dans les prairies inondées.

Pour Le BLANC quelques indices de niveau de cote suite aux crues successives :

14 janvier 1928  à3m30                               6 avril 1932à     3m25                    9 décembre 1944à         3m40

18 décembre 1952à       3m80                    4 octobre 1960à 4m88            13 janvier 1962à             3m75

16 mars 1979 à                3m50                    17 janvier 1982à3m65                  14 février 1990à              3m45

Activités et misions des sapeurs pompiers lors de ces crues catastrophiques.

Au cours de ces crues catastrophiques, sur l’ensemble du département, tous les corps de sapeurs-pompiers ont été engagés dans les différentes opérations de protection des biens (surélévation du mobilier, colmatage des entrées d’eau) mais également la sécurisation des personnes à l’aide d’embarcations (malgré le risque d’être emportés par les forts courants d’eau). Dès la décrue amorcée, ce sont plus de 400 sapeurs-pompiers qui ont été engagés pendant plusieurs semaines sur l’ensemble de ces sinistres dans les missions de pompage, d’assèchement et nettoyage des locaux et lieux publics afin de ramener, le plus rapidement possible une situation dite « normalisée » .