Inondations – crue importante

Risques naturels

Crue importante à Chabris
Risque de rupture de digue
Le 08 mai 2001

Les 4 et 8 mai 2001.

Chabris est traversé par le cours d’eau « Le Cher ». Ce dernier reçoit en amont, à Saint Hilaire de Cours, « l’Arnon » ce qui intensifie la vitesse et la quantité d’eau arrivant au Nord de Chabris, particulièrement en cas de fortes précipitations.

Le « Cher » bordant  la commune sépare les deux départements (l’INDRE et Le LOIR et CHER) au Nord. Le bourg de Chabris est protégé au sud du « Cher » par une digue sur plus de 4 kms, qui protège le cœur de la ville, qui est construite à un niveau inférieur par rapport au niveau du cours d’eau.

Pour préciser le contexte, le niveau du cours d’eau lors des crues les plus fortes en mai/juin 1940-1958-1977- 1982 était de 2m50.

Depuis lundi, toute la population de Chabris vit au rythme des caprices du cours d’eau. La digue est menacée d’un débordement, voire d’une rupture. Une situation de crise qui verra son épilogue le mercredi 09 mai (hauteur maximum prévue) entre 10 et 14h00.

Dame nature est capricieuse et le Cher, son complice. Bien que les chabriots soient visiblement habitués à ces excès d’humeur de la rivière, ils sont les seuls du département à être protégés par une digue, souvent léchée d’un peu trop près par le Cher dans le passé.

Pourtant, lundi dès 14h00, une annonce inquiétante est arrivée des services de Bourges : une nouvelle crue plus importante que celle du 4 mai dernier menace Chabris dans la nuit de mardi à mercredi entre 2 et 6 heures du matin. Elle pourrait atteindre  une hauteur de 3,30 à 3,60m voire plus.

Il est 15h00, lundi, une cellule de crise a envahi la mairie. L’ annonce inquiétante du niveau d’eau, les fortes précipitations en amont dans l’Allier qui n’ont pas permis à la crue de vendredi de s’évacuer totalement, les champs gorgés d’eau et l’apport des petites rivières accroissant encore le risque, une décision immédiate s’impose. De plus, la digue ne supporte que 3,50m et elle a été fragilisée par l’eau qui stagne depuis trop longtemps. Il est donc décidé de rehausser la digue d’une vingtaine de centimètre sur au moins 1250m, dans la zone la plus proche du Bourg. Très vite, la préfecture coordonne les opérations et réquisitionne l’armée. Un avis à la population est lancé en même temps par mégaphone.

Vers 19h00, une cinquantaine de sapeurs-pompiers et de militaires viennent remplir des sacs et les déposer sur la digue. Ils rempliront 6000 sacs représentant 180 tonnes de sable. De plus, ils ont apportés une centaine de lits picots qui seront mis en place dans la salle des fêtes, transformée ce jour en centre d’accueil et d’hébergement.

Parallèlement le SDIS de l’Indre, met en place un poste de commandement depuis la mairie dès le dimanche 6 mai dans la journée. Une dizaine de centre de secours seront mobilisés sur place et viendront renforcer les équipes sapeurs-pompiers engagés ainsi que les cinquante militaires de l’ESMAT du 517ème RT.

Le Dimanche  6 et 7 mai, les équipes mobilisées travailleront sans relâche, 24h/24.

Jour et nuit, des reconnaissances seront effectuées dans les hameaux et fermes isolées du Val de Cher avec des véhicules hors chemin et embarcations. Plusieurs résidents de chabris seront évacués et conduits vers la salle des fêtes pour être sécurisés, d’autres seront invités à s’y rendre.

A la salle des fêtes, où attendaient les équipes de la Croix Rouge et des sapeurs-pompiers, douze personnes sont venues se réfugier le mardi soir sur les trente sept inscrits. De nombreuses personnes ont préféré se réfugier et dormir dans la famille ou chez des amis.

Pendant cinq jours de 150 à 180 personnes/jour dont une soixantaine de sapeurs-pompiers, seront mobilisés sur le théâtre des opérations et à la préfecture. Un hélicoptère de la protection civile a été mobilisé pendant 24 heures pour effectuer des reconnaissances aériennes au dessus de la digue et surveiller le site.

Enfin, le mercredi 9 mai,  la crue tant attendue dans la nuit sera moins importante que prévue puisqu’au point le plus haut il était prévu 3,45m  par le service des crues, en réalité le niveau n’excédera pas 3,16m au pic  le plus important

La journée du mercredi, les équipes engagées seront en surveillance principalement aux points les plus fragiles.

La  décrue s’amorce en fin de journée  du mercredi. Les nombreux sapeur- pompiers engagés seront chargés des missions de pompage et de nettoyage permettant de ramener rapidement une situation acceptable pour reprendre une vie normale.

Aucune victime ne sera à déplorer.

Il est bon de noter l’excellente efficacité de l’ensemble des services de l’Etat, des collectivités et de l’armée dans la coordination et l’efficacité des secours en situation de crise.