Eté 1944 – Un été tres meurtrier

Valencay –Sainte Gemme
Villes martyres 

Engagement des sapeurs pompiers de l’Indre dans la guerre 39/45
Août 1944 en particulier les journées du 16 et 30 août 1944

L’action de la résistance dans l’Indre en cet été 1944 a parfois été remis en cause, soulignant qu’elle a parfois été « brouillonne », quelques  fois maladroite, malgré son indiscutable  efficacité, ce qui a généré des répressions allemandes contre les civils.

Les résistants avaient reçu l’ordre de contrarier le reflux allemand  pour favoriser l’action des alliés. Ils n’avaient malheureusement que des moyens limités. Ils restent que les agresseurs et les occupants étaient allemands et qu’en cet été 1944, ils ont durement éprouvé le département. 

Deux exemples restent à la mémoire des berrichons :

  • Le 16 août à Valençay, la ville a été pillée, 42 immeubles sont détruits, 8 personnes tuées par des SS venus de Romorantin. La ville recevra la croix de guerre.
  • Le 30 août à Sainte-Gemme

Le  16 août 1944 à Valençay

Venus de Romorantin, vers 15h00, sous un soleil de plomb, 300 SS descendent précipitamment de leurs camions, blindés et à chenilles. Ils occupent et gardent toute les sorties de la ville. Le gros de la troupe circule en hurlant dans les rues « ici maquis, ici terroriste, Valencay terroriste ».

Des incendies sont allumés de tous côtés, les SS lancent des grenades incendiaires, brisant les portes, magasins, pillant le contenu. Défense était faite à la population d’éteindre les foyers qui se multipliaient. On prend des otages qui ne seront pas fusillés sans trop savoir pourquoi ; mais il fallait des morts. Des SS entament une chasse à l’homme. Huit innocentes victimes sont ainsi assassinées  sans autre forme de procès.

Pendant cinq heures, ce même spectacle sous la menace, et Valencay brûle ; la poste, la mairie, place du marché, rue Pinard Pinon, l’école libre, la chapelle de Talleyrand, rue Nationale, le garage du Château.

Venus incendier la ville, les SS ne se sont retirés que leur sale besogne terminée.

La nuit tombante, Valençay ne formait qu’un immense brasier mais le sauvetage pouvait commencer.

Plus de téléphone, il fallait faire 8 kms pour appeler les sapeurs-pompiers des environs.

Quatre centres se sont déplacés (Ecueillé, Lucay le male, Valençay, Issoudun et Châteauroux) et pendant deux jours et deux nuits la lutte s’est poursuivie contre un autre ennemi aussi redoutable « le feu ». Sombre souvenir que les années ne parviendront pas à effacer.

Le jour de la cérémonie  du 1er anniversaire, une plaque de marbre a été apposée sur la façade de la mairie, où l’on peut lire : «  16 août 1944, les hordes hitlériennes ont pillé la ville, incendié quarante deux immeubles, assassiné huit innocents »

Le 18 septembre 1949, la route de Blois, qui conduit à la forêt de Gâtines était baptisée « Avenue de la Résistance ».

Le 30 août à Sainte-Gemme

deux résistants sont tués par une colonne allemande qui entreprend ensuite de détruire le village. 46 maisons seront incendiées.